« Il faut renforcer la qualité de service des URSSAF ».
Quand c’est Gérald Darmanin qui le dit dans un tweet (on commence à être habitué !), cela mérite d’être relevé.
Une tweeteuse, Séverine Bourlet avait envoyé à son URSSAF un message le 12 avril 2018 pour régler son dossier. Le 11 mai, elle écrivait au ministre pour l’informer de l’absence de réponse de l’organisme et pour pointer l’ « incurie totale » de l’administration.
Deux heures après, notre ministre, plus rapide que l’éclair, tweetait : « je vais faire le nécessaire pour que l’URSSAF vous réponde. Nous travaillons à renforcer la qualité de service au sein de toutes les administrations ! ».
Quelle profession de foi. Et quel aveu !
En quelques mots, le ministre avoue qu’il doit jouer le rôle d’intermédiaire pour que des services (sur lesquels il est sensé avoir de l’autorité) répondent.
On apprend (alors que dans le monde des affaires tout va très vite) qu’un mois après une demande de rendez vous, aucune date n’a été fixée.
On est loin des cocoricos et des séances d’autosatisfactions des URSSAF, sur leur rôle de conseil aux entreprises …
Qui plus est, on note que la médiation, ce gadget que pratiquent la plupart des URSSAF, est inefficace, puisque les cotisants qui n’ont pas confiance en ce « machin » inutile s’en remettent au ministre !
Enfin, l’intéressé reconnaît qu’il faut renforcer la qualité de service des URSSAF … Il est temps … et c’est que nous ne cessons de demander.
Même si nous reconnaissons au ministre la réactivité et la volonté d’apporter des solutions aux contribuables désemparés, nous ne pouvons que déplorer le fait que la solution apportée ne le soit pas à tous ceux qui sont en butte avec l’administration des URSSAF. Il faut écrire un tweet, avoir la chance d’être lu par un ministre branché, pour espérer voir son dossier être traité convenablement. La méthode est on ne peut plus aléatoire et en contradiction totale avec l’équité que tout citoyen contribuable est en droit d’attendre.
Mais, le problème est qu’il y a loin du discours à la réalité. Car le récent projet de loi pompeux « pour un État au service d’une société de confiance » ne propose rien de concret pour améliorer les relations de confiance URSSAF/Entreprise.
Si le ministre souhaite réellement améliorer les relations entre les organismes de recouvrement et les cotisants tant pendant la vie de l’entreprise que lors du contrôle, notre think tank a de nombreuses idées à lui soumettre. Nous lui exposeront lors de notre prochain rendez vous au ministère en juillet.
Et nous pourrons alors voir s’il y a une véritable volonté d’améliorer la qualité de service.