On peut dire que l’URSSAF a le sens des symboles. Juste après la période des fêtes et des repas qui y sont associés, une affaire éclate à cause d’un des symboles des agapes de fin d’année : les huîtres.
L’URSSAF vient en effet de procéder au redressement d’une ostréicultrice qui a eu la mauvaise idée d’associer à son activité d’élevage celle de dégustation de sa production. Un complément bienvenu, mais qui se révèle ruineux : le montant demandé par l’URSSAF s’élève à 300 00 €.
L’organisme a en effet décidé de poursuivre cette dame pour dissimulation d’activité. L’Urssaf estime en effet que l’activité de dégustation de cet établissement du bassin d’Arcachon relève plus du commerce et de la restauration que de l’ostréiculture. La différence se calcule donc en centaines de milliers d’euros. Un coup de massue et une réaction immédiate : l’ostréicultrice a décidé d’entamer une grève de la faim ce lundi 6 janvier 2020, pour protester contre son renvoi en correctionnelle (https://www.20minutes.fr/bordeaux/2638511-20191029-bassin-arcachon-tres-populaire-degustation-huitres-cabanes-vire-imbroglio-judiciaire).
Franchement, s’il n’y avait pas une grève de la faim et un redressement carabiné, on aurait presque envie de rire de ces querelles administratives d’un autre âge. D’autant que l’ostréicultrice a reçu l’appui du président régional du comité de conchyliculture d’Arcachon et d’Aquitaine, qui explique que la dégustation d’huîtres n’est pas considérée comme une activité commerciale, mais bien le prolongement de l’activité conchylicole et qu’un arrêté du 11 avril 2011 autorise les professionnels à accompagner ces dégustations d’huîtres d’un certain nombre de produits : pain, beurre, pâté, bulots, crevettes et vin blanc…
Arguments qui laissent de marbre l’URSSAF, qui se prétend toujours à l’écoute des entreprises, ouvert au dialogue et au service de l’économie française.
Peut-on profiter de la période pour former le voeu d’une véritable évolution de comportement et de mentalité des URSSAF ?