Un entrepreneur tout jeune, et qui n’avait rien vu,
Fut presque pris au dépourvu.
D’aventure il n’en avait vécu de pareille.
Voici comme il la conta à son conseil.
« Un beau matin de mai, je reçus de l’URSSAF une missive
M’informant qu’elle allait en mon entreprise
Une vérification des cotisations et contributions mener.
Avis des plus aimables : il était précisé
Que lors de ce contrôle je pourrais échanger
Avec l’inspecteur qui aussi des conseils me donnerait.
Des inquiétudes, il n’y en avait point.
L’aimable courrier me laissa fort serein.
Le jour indiqué, je reçus l’inspecteur qui me sembla si doux.
Il était velouté comme nous,
Une humble contenance,
Un modeste regard, et pourtant l’oeil luisant.
Je le croyais fort sympathisant
Avec notre race car il avait des oreilles
Et figure aux nôtres pareilles.
Aussi, quel fut mon étonnement
De voir du contrôle le dénouement.
De dialogue, il n’y en eut pas ou très peu.
Et je reçus une autre missive d’eux
Exigeant que je leur donne moult écus
Quant à ma bonne foi, ils n‘en avaient cure ».
« Mon ami, dit le conseil, ce doucet est un inspecteur,
Qui sous sa feinte douceur,
Contre toute ta parenté
D’un malin vouloir est porté.
Et tu sais désormais que c’est sur nous qu’il fonde sa cuisine.
Garde-toi, tant que tu vivras,
De juger des gens sur la mine »